25
Sep

Par: CED63

art Culture Exposition

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“UKRAFT : Rencontres d’Artistes graphiques français et ukrainiens’’

se déroule pour la 1ère fois en Ukraine, à Lviv,

à l’initiative de l’association artistique et culturelle française La Vie en Relief.

photo : Nazar RIBAK

Le vernissage a eu lieu au prestigieux Musée des Beaux-Arts de Lviv Andrey Sheptytsky le 4 septembre 2024, en présence des artistes exposants se déplaçant spécialement à Lviv pour l’occasion.

L’idée de cette collaboration est née en 2022, lorsque l’Ambassade d’Ukraine en France a sollicité l’association pour organiser la projection du documentaire « Marioupol, l’espoir n’est pas perdu », réalisé par Max Lytvynov. Cette projection s’est tenue dans la ville du Havre, en Normandie, marquant un moment symbolique pour cette ville portuaire qui partage un destin similaire avec Marioupol, ayant été en grande partie détruite durant la Seconde Guerre mondiale.

Le succès de cet événement a conduit à une tournée du film dans plus de 40 villes françaises, dont Clermont-Ferrand en mai 2024.

Photo : Nazar RIBAK

Ce projet a pour objectif de promouvoir les échanges entre artistes ukrainiens et français, tout en renforçant les liens culturels entre nos 2 pays.

L’exposition réunit des artistes français tels qu’Eva Dalmat, Mickaël Doucet, Anthony Duranthon et Cindy Soula, accompagnés du photographe Yann Vernerie, ainsi que des artistes ukrainiens comme Olesia Trofymenko, Tetiana Yagodkina, Artur Kotyk et d’autres créateurs talentueux. Ces artistes vous invitent à découvrir leurs œuvres variées, allant de la peinture à la sculpture, en passant par la métalloplastie.

Clermont-Ferrand a participé en finançant la participation de l’artiste Anthony Duranthon, sélectionné après un appel à candidatures lancé par l’association “Les Arts en Balade“.

L’actualité de Lviv du 4 septembre 2024, marquée par des événements liés à la guerre, a teinté ce projet artistique d’une réalité poignante. Cela a renforcé la symbolique de l’exposition, où l’art devient à la fois un témoignage de résilience et un moyen de guérison. Le projet inclut également des œuvres de 7 artistes-soldats ukrainiens, pour qui l’art est une forme de thérapie.

Photo : Nazar RIBAK

Photo : Nazar RIBAK

Les artistes ont exploré les expositions d’Olexandr Sukholit et de Maria Primachenko, 2 des artistes les plus célèbres de Lviv au Musée national Andrey Sheptytsky, ainsi que celle consacrée à Volodymyr Patyk. Malgré la guerre qui a conduit à mettre temporairement à l’abri une grande partie des collections, ces découvertes ont enrichi les échanges entre les artistes français et le patrimoine ukrainien, ajoutant une profondeur supplémentaire à leur collaboration. Ils ont également exploré l’Académie nationale des beaux-arts et d’architecture de Lviv, son école préparatoire, et le village de Drohobych, en découvrant l’histoire de Bruno Schulz à travers le musée et l’église Saint-Georges, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, ainsi que la mine de sel.

Photo : Nazar RIBAK

Témoignage d’Anthony Duranthon sur son expérience à Lviv :

“Ce fut une expérience profondément marquante, tant sur le plan humain qu’artistique.”

“Dès notre arrivée, j’ai ressenti un mélange d’excitation et d’appréhension face à l’ampleur du projet et aux rencontres qui nous attendaient. La visite de l’Académie nationale des arts de Lviv, nos échanges avec le recteur et les artistes locaux, ainsi que la découverte des lieux de mémoire comme “Le champ des morts”, m’ont profondément touché. Le contexte de la guerre, bien sûr, a imprégné chaque moment de notre séjour, rendant nos interactions encore plus intenses et empreintes de solidarité.

Le jour de l’attaque à Lviv, le 4 septembre, restera gravé dans ma mémoire.

Ce drame nous a tous rappelé la fragilité de la vie et l’importance de la culture comme moyen de résilience. Malgré la tristesse et l’horreur de cette journée, j’ai été impressionné par la dignité et la force des habitants et des artistes. Ils continuent à créer et à s’exprimer malgré tout, et cela m’a profondément inspiré.

Tableau “A smile for Ukraine” d’Anthony Duranthon, encre sur papier

Photo : Nazar RIBAK

L’exposition UKRAFT au Musée national, que nous avons inaugurée dans un tel contexte, a pris un sens encore plus fort. J’ai ressenti une grande fierté de participer à ce projet qui symbolise la rencontre et le dialogue entre nos cultures, et j’espère que nos œuvres continueront à faire écho à cette solidarité.

Ce voyage a aussi été l’occasion de tisser des liens précieux avec mes collègues artistes, ainsi qu’avec les habitants de Lviv, qui nous ont accueillis avec une générosité inoubliable. Nos excursions à Drohobytch et dans d’autres lieux emblématiques m’ont permis de mieux comprendre la richesse culturelle de la région, et je suis profondément reconnaissant pour toutes ces découvertes.

En somme, cette expérience a été marquée par des émotions intenses, oscillant entre admiration, tristesse, et espoir. Elle m’a profondément transformé, tant en tant qu’artiste qu’en tant qu’individu. J’espère pouvoir prolonger ce dialogue artistique avec nos amis ukrainiens et contribuer à porter leurs voix, ici en France.”