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Le 9 mai 2019, les chefs d’états de l’Union Européenne se rassemblaient à Sibiu afin de déterminer les grandes lignes politiques que l’Union doit emprunter. C’est dans ce cadre que je suis allé à Sibiu la veille du rassemblement afin de discuter avec d’autres jeunes européens des problèmes sur lesquels l’Union Européenne peut agir. La synthèse de notre travail a été présentée aux chefs d’états.
Arrivé en Roumanie, j’ai été accueilli par un groupe de jeunes Roumains. Nous étions une trentaine à attendre le car qui allait nous emmener à la soirée d’accueil. J’ai rapidement pu faire la connaissance de plusieurs personnes, notamment de Damien, un Français travaillant en Roumanie suite à un ERASMUS en Roumanie, avec lequel j’ai sympathisé. Nous avons fait un bout de trajet sur l’une des toutes nouvelles autoroutes fraîchement construites grâce, selon Damien, à l’Union Européenne.
A la soirée d’accueil, nous avons eu droit, en plus du délicieux buffet, à un beau discours sur nos valeurs partagées. Aussi, l’équipe organisatrice a demandé à quelques-unes des 350 personnes présentes (des étudiants pour la plupart) de dire quelques mots.
L’organisation avait décidée de faire parler quelques personnes sur les motivations de leur présence. Ceux ayant eu le courage de s’exprimer avait clairement la volonté de faire bouger les choses et voyait le dialogue comme l’évènement idéal pour partager leurs opinions.
La soirée terminée, les bus nous ont acheminés vers nos hôtels respectifs. Debout à 6h pour le petit déjeuner à 6h30 ; une longue mais productive journée s’annonçait. Nos bus nous ont emmenés à la Maison de la Culture de Sibiu, où nous avons été accueillis en musique. Différentes activités autour du thème de l’Europe nous ont été proposées.
Plusieurs photomatons avaient été mis en place pour nous permettre de repartir avec un petit souvenir.
Au bout d’un certain temps, après avoir sympathisé et discuté entre nous, nous avons rejoint un amphithéâtre où nous avons rencontré deux Commissaires européens. Ils nous ont remercié d’être présents et nous ont introduits aux ateliers que nous allions effectuer. Après chaque atelier, nous devions faire un compte rendu.
Une fois répartis dans nos ateliers respectifs, nous avons commencé à travailler. Le matin, j’étais dans l’atelier « Democracy and me » dont la problématique principale était l’engagement des Européens dans l’Union. Nous étions dans plusieurs petits groupes de 7-8 personnes avec pour chaque groupe une question précise. La nôtre était : Comment faire pour que la voix des jeunes soit mieux représentée dans l’Union Européenne ? Plusieurs solutions ont été proposées : le droit de vote dès 16 ans ; engager des influenceurs pour faire la promotion de l’UE sur les réseaux sociaux…
Après avoir discuté pendant environ 1h30, nous sommes retournés dans l’amphithéâtre exposer nos idées aux Commissaires et en discuter. La problématique de l’environnement fût la plus fortement débattue ; en tout cas, les propositions concernant l’environnement étaient les plus applaudies.
Vint ensuite l’heure du repas où, autour d’un buffet, nous avons pu échanger avec les jeunes des autres ateliers.
Je me suis rendu compte à ce moment que nous n’étions pas uniquement des personnes attentionnées, aimant l’idée de l’Union Européenne, etc. En effet, j’ai aperçu quelques personnes annotant des idées traditionnellement attribuées aux partis d’extrême droite, réputés pour leur envie de quitter l’UE. Cela m’a inquiété mais également rendu plus déterminé pour mon travail de l’après-midi, et j’ai jugé ma présence ici d’autant plus importante.
L’après-midi, j’étais dans l’atelier intitulé « EU climate action » qui avait pour but de trouver des solutions pour combattre le réchauffement climatique et d’aider à la transition écologique. Avec mon petit groupe, nous avons trouvé deux solutions potentielles à mettre en place. La première serait d’instaurer une sorte de feu tricolore à mettre sur les packagings des produits achetés au sein de l’UE ayant pour but d’informer et de sensibiliser les consommateurs de leur impact sur l’environnement. Par exemple, un produit ayant un « feu rouge » serait un produit ayant un fort impact environnemental (une bouteille en plastique, etc.) tandis qu’un produit ayant un « feu vert » serait un produit local avec un impact limité. La deuxième solution serait de mettre en place une écotaxe sur tous les produits achetés dans l’UE qui serait entièrement reversé aux agriculteurs pour leur permettre de passer à l’agriculture biologique.
Une fois l’atelier terminé nous avons, comme le matin, exposé nos idées aux Commissaires pour en discuter. Le sujet des autres ateliers avait pour grand thèmes les aides sociales, l’emploi, et la découverte de l’Union Européenne.
En fin de journée, la visite de la ville a été annulée au dernier moment… On nous a annoncé que le président roumain Klaus Iohannis et le président de la Commission européenne Jean-Claude Junker souhaitaient nous rencontrer. C’était une agréable surprise ; nous étions flattés de l’intérêt que notre travail a suscité ! Malheureusement, les deux présidents n’ont pas vraiment répondu clairement à nos questions, notamment à celles sur l’immigration (sujet qui ne figurait étonnement dans aucun des ateliers).
Après, nous sommes allés manger et faire la fête. Vers 10h, nous sommes rentrés dans nos hôtels. Le lendemain, nous avons été conduits à l’aéroport de Cluj Napoca.
En termes de relations publiques, à la veille du Sommet informel des chefs d’Etats (et des élections au Parlement européen), ce rassemblement de jeunes était sûrement utile pour la Commission européenne. De mon point de vue, ce voyage était l’occasion de sortir de ma zone de confort ! Aussi, j’ai pu me sentir plus impliqué dans l’avenir de l’Union, et c’était sympa de rencontrer d’autres jeunes d’autres pays. Mais, une journée, est-ce suffisant pour trouver des solutions à tant de problèmes si complexes et importants ? Moins de délégués (d’une plus grande diversité sociale et venant de plus de pays) sur une semaine eu était sûrement plus productif (vu le coût financier et l’impact sur l’environnement de ce genre de rassemblement).
Tout au long de l’année, les Centres d’Informations Europe Direct de France et d’Europe organisent eux aussi des rencontres entre citoyens afin d’évoquer l’Europe de demain et rapprocher l’Union Européenne de leurs préoccupations à travers un travail constant avec les institutions. La citoyenneté européenne ne se limite pas seulement à des droits et des institutions, c’est aussi la possibilité de faire porter sa voix lors des élections, de s’engager au quotidien et d’échanger ensemble pour notre avenir.